Recherche sur COVID-19 et grossesse : les équipes de la FHU PREMA se mobilisent

Le nouveau virus SARS-CoV-2, responsable de la maladie COVID-19, a émergé fin 2019 en Chine avant d’atteindre de nombreux pays. Les premières données chez les femmes enceintes ont rapporté des symptômes identiques à ceux de la population générale. Cependant des cas graves obligeant à déclencher la naissance parfois très prématurément ont été observés. Plus récemment, des fausses couches en lien avec cette infection chez la mère ont été décrites. Le virus ne semble pas traverser la barrière placentaire. Chez le nouveau-né, l’infection est rare et peu symptomatique, néanmoins quelques nouveau-nés ont présenté une pneumonie sévère en lien avec le SARS-Cov-2. Ces données reposent cependant sur de faibles effectifs et comportent de nombreux biais. 

Les équipes de la FHU PREMA se sont mobilisées très activement et sont à l’initiative de trois projets de recherche  ambitieux ayant pour objectif d’améliorer les connaissances sur l’infection COVID-19 pendant la grossesse :

Etude COVIPREG 

Cette étude a pour objectif principal d’évaluer, pendant la période de pandémie COVID-19, la séroprévalence du SARS-CoV-2 chez la femme enceinte au moment de l’accouchement  (% de femmes qui ont été infectées par le virus pendant la grossesse) et d’étudier l’impact de l’infection sur le cours et l’issue de la grossesse. Ce projet permettra également d’évaluer le taux d’attaque de l’infection au cours de l’épidémie et d’étudier l’impact du confinement sur le risque d’exposition au virus pendant la grossesse. Pour les patientes infectées par COVID-19, des prélèvements maternels, foeto-placentaires et chez les nouveau-nés permettront d’étudier la transmission mère-enfant du virus.

Impliquant 9 équipes de l’AP-HP et le Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, cette étude prévoit le recrutement pendant 6 mois de 2200 patientes au moment de leur accouchement dont 200 ayant fait la maladie COVID-19 diagnostiquée par PCR.

Financée par la Fondation APHP à hauteur de presque 400 000 euros, cette étude prévoit une sérologie anti-SARS-CoV-2 à toutes les femmes accouchant, des prélèvements à visée virologique dans différents compartiments maternels, fœtaux et néonataux des mères infectées et de leurs nouveau-nés ainsi que le recueil de données cliniques de la grossesse et de l’accouchement. Un questionnaire en suites de couches sur les conditions du confinement complètera les données.

Etude COROPREG 

S’appuyant sur 16 réseaux en santé périnatale dans six régions, l’équipe EPOPé a obtenu un financement PHRC pour étudier les conséquences maternelles et néonatales d’une infection COVID-19 symptomatique pendant la grossesse. Cette étude en population a pour objectif principal d’identifier, chez les femmes enceintes ayant présenté une infection COVID-19 documentée, les facteurs prédictifs d’une infection maternelle grave et d’une issue défavorable de la grossesse pour la mère et l’enfant. Les critères d’inclusion et le caractère observationnel de l’étude permettent de proposer leur participation à toutes les femmes malades entre le 1er mars 2020 et le 28 février 2021 qu’elle soient incluses prospectivement, ou rétrospectivement couvrant ainsi la période où la première vague de l’épidémie était à son apogée.

Etude PSYCOVIDUM

Au-delà du risque induit par les effets directs de la maladie COVID-19, le contexte pandémique lui-même est susceptible d’agir comme facteur de risque psychique et d’altérer les facteurs protecteurs des troubles mentaux. Ce risque s’ajoute à celui lié à l’accouchement avec sa part d’incertitude et, ce d’autant plus chez des personnes psychiquement vulnérables. Le confinement, la restriction d’accès des accompagnants aux services de maternité, l’isolement pour contage des mères suspectées d’être infectées ou infectées, ou la séparation mère-enfant lorsqu’elle s’impose sont autant de mesures sanitaires et pratiques sociales pouvant impacter les ressources psychiques des parturientes. L’objectif principal de PSYCOVIDUM est de suivre pendant 1 an (en phase aiguë de la pandémie COVID-19 puis au décours) l’évolution de la prévalence de femmes en post-partum immédiat présentant une symptomatologie dépressive dans la population de 3 maternités parisiennes (GH Paris Saint-Joseph, Port-Royal et Louis Mourier) et de la région parisienne. L’étude s’appuie sur le dépistage en suite de naissances de la dépression et des troubles anxieux chez les accouchées à l’aide de l’échelle EPDS. Une évaluation de la prévalence des troubles anxio-dépressifs à 2 mois du post-partum sera également effectuée.