Qu’est-ce qu’un bébé prématuré ?
Un bébé est «prématuré» s’il naît avant 37 semaines d’aménorrhée (SA) ou autrement dit 8 mois de grossesse. Le bébé est dit « à terme » s’il nait entre 37 et 41 SA, durée normale d’une grossesse. Mais toutes les prématurités ne se valent pas. Plus la naissance a lieu tôt dans la grossesse moins le bébé est mature et plus grandes seront ses difficultés pour s’adapter à la vie extra-utérine. Il y a trois sortes de prématurité :
- La prématurité modérée : la naissance a eu lieu entre 7 et 8 mois de grossesse, soit entre 32 et 37 SA,
- La grande prématurité : la naissance a lieu entre 6 ou 7 mois de grossesse (28-32 SA)
- L’extrême prématurité concerne ceux nés avant 6 mois de grossesse (28 SA).
La prématurité dans le monde
Chaque année, 15 millions de bébés naissent prématurément. La prématurité est la cause principale de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans (près d’un million de décès par an). Trois quarts de ces décès pourraient être évités grâce à des interventions courantes, à la fois efficaces et peu onéreuses, même sans recourir aux soins intensifs. Parmi les enfants qui survivent, certains vont présenter des séquelles notamment neurologiques (motrices, intellectuelles, sensorielles, ..), pulmonaires (broncho dysplasie, apnées) ou des séquelles digestives de complication comme l’entérocolite ulcéro-nécrosante. Leur fréquence est variable en fonction des pays.
Combattre la prématurité, en réduisant sa fréquence ou en prévenant ses complications, est un enjeu majeur de santé publique.
La prématurité en France
En France, en 2015 la prématurité représentait 7,1% des naissances vivantes soit 54 000 naissances par an. La France est au 14ème rang des pays européens, loin derrière les pays baltes (Lituanie 5,4 %, Lettonie 5,8 %, Estonie 5,7 %), les pays scandinaves (Suède 5,6 % Finlande 5,8 %, Norvège 6,2 %), ou d’autres comme l’Islande 6,1 %, l’Irlande 6,5 %, ou les Pays Bas 6,9 % (Rapport Euro-peristat 2015).
Le taux de mortalité périnatale est un indicateur de santé et de la qualité des soins périnataux (grossesse, accouchement et période post-natale (jusqu’à 28 jours). La France a des résultats moyens en terme de mortalité périnatale et de plus ce taux ne s’est pas amélioré entre 2010 et 2015.
Prématurité spontanée et prématurité induite : quelle différence ?
Dans un cas, l’accouchement se déclenche spontanément sans qu’aucun traitement ne puisse l’arrêter : les étiologies en sont la rupture prématurée des membranes, les infections, la fièvre maternelle, des anomalies de l’utérus, la sur-distension utérine ou des contractions utérines spontanées dont on ne connaît pas toujours la cause.
Dans le cas d’une prématurité induite, c’est une décision médicale qui est à l’origine de la naissance du fait d’un risque pour la mère (pré-éclampsie, hémorragie ou une pathologie maternelle nécessitant une prise en charge) ou d’un risque pour le fœtus (arrêt de croissance par exemple).
D’autres facteurs sont associés avec la prématurité comme les grossesses multiples, le RCIU, les conditions socio-économiques défavorables, l’âge de la mère, la consommation de tabac,… Les mécanismes en cause dans les naissances prématurées sont mal connus.
Quelles sont les conséquences de la prématurité ?
Naitre trop tôt peut avoir des conséquences dès la période néonatale bien sûr mais aussi tout au long de la vie. Ces enfants naissent avant d’être matures pour la vie extra-utérine et nécessitent souvent des soins particuliers voire parfois font face à des complications sévères de leur prématurité. La prise en charge du nouveau-né prématuré dépend de son degré d’immaturité, des circonstances de sa naissance et des complications néonatales au cours de son hospitalisation.
Quatre organes sont principalement concernés : le cerveau, les poumons, le tube digestif et le canal artériel.