Investigateur coordonnateur : Dre Jeanne SIBIUDE, Hôpital Louis Mourier, Colombe, France
Responsable scientifique : Pr François GOFFINET, maternité Port-Royal, Hôpital Cochin, Paris, France
Responsable Work-Package 1 : Dre Céline MEHATS (Institut Cochin (INSERM U1016-CNRS UMR8104-Université Paris Cité)
Responsable Work-Package 2 : BForeCure
Responsable Work-Package 3 : Dre Jeanne SIBIUDE (Hôpital Louis Mourier, colombes)
Promoteur : Assistance Publique – Hôpitaux de Paris
Justification scientifique
L’accouchement prématuré (AP) revêt une grande variété de causes. Dans la majorité des cas, l’AP est dit » spontané » et est précédé par l’entrée en travail de la femme, situation communément appelée menace d’accouchement prématuré (MAP) et définie par des contractions utérines et des modifications du col entre 22 et 36 semaines de gestation. En France, entre 100 000 et 150 000 femmes par an se présentent aux urgences des maternités pour des symptômes évoquant une MAP dont environ 45 000 sont hospitalisées pour ce motif. Outre l’interrogatoire et l’examen clinique, les équipes obstétricales utilisent la mesure de la longueur cervicale par échographie afin de décider une hospitalisation. Cette hospitalisation permet l’administration d’interventions prénatales efficaces (transfert de la femme, corticothérapie, sulfate de magnésium) qui préviennent certaines conséquences de la naissance prématurée chez l’enfant. Ainsi, l’hospitalisation et les traitements administrés ne profitent qu’aux femmes qui accouchent finalement prématurément. Or, actuellement, environ la moitié des femmes admises pour MAP n’accouchent pas prématurément et la grande majorité accouche plusieurs semaines après leur hospitalisation. Ces hospitalisations et interventions inutiles ont des conséquences multiples : effets psychosociaux néfastes sur les femmes et leur famille, transfert inutile vers une autre maternité, administration inutile de médicaments. Il est donc indispensable de développer des outils pour mieux prédire le risque d’accouchement prématuré dans une population de femmes avec des signes évocateurs de MAP. Notre compréhension des mécanismes impliqués dans le travail obstétrical est encore fragmentaire. Selon une hypothèse développée il y a une trentaine d’années, le travail prématuré pourrait être associé à une inflammation ou à une infection latente. En 2005, notre équipe a montré que la détection d’un marqueur inflammatoire, l’interleukine 6 dans les sécrétions vaginales permettait d’identifier un petit groupe de femmes à haut risque d’infection néonatale, mais sa capacité à prédire l’accouchement dans les 7 jours était très décevante. L’équipe « From Gametes to Birth » (FGTB), (Inserm U1016-UP) a récemment identifié des biomarqueurs spécifiques impliqués dans le mécanisme de déclenchement du travail chez des femmes hospitalisées pour MAP. Huit protéines sont particulièrement associées à l’entrée en travail et ont fait l’objet d’un brevet publié en 2022. Ces candidats, dosés dans les sécrétions vaginales montraient une meilleure courbe ROC que la fibronectine fœtale et la mesure de la longueur cervicale par échographie à l’inclusion pour prédire le risque d’accouchement prématuré spontané dans les 7 jours suivant le diagnostic de MAP. Nous proposons une nouvelle approche étiologique des biomarqueurs basée sur les mécanismes biologiques du travail prématuré. Notre hypothèse est que l’utilisation de ces biomarqueurs spécifiques avec les autres éléments habituellement utilisés (longueur cervicale échographique et données cliniques) pourrait améliorer la prédiction de l’accouchement prématuré chez les femmes présentant une MAP. Ces biomarqueurs ne peuvent pas encore être dosés rapidement et simplement, au lit du patient, par les instruments de diagnostic actuellement disponibles. Il est donc nécessaire de développer dans un premier temps un automate de PCR et un kit qui mesurera ces nouveaux biomarqueurs par immuno-PCR (iPCR) multiplex rapide sur un prélèvement vaginal réalisé aux urgences. Ce dispositif médical de diagnostic in vitro (DM-DIV) PrediMAP intégrera un algorithme qui prendra en compte la mesure des biomarqueurs d’intérêt, combinée avec des données cliniques et échographique (longueur du col utérin) et l’automate pour rendre un risque d’accouchement prématuré dans un délai de 7 jours |
Objectif principal
Développer et Valider cliniquement la performance prédictive (sensibilité et spécificité) du DM-DIV PrediMAP pour prédire l’accouchement dans les 7 jours dans la population cible des femmes consultant aux urgences obstétricales pour une menace d’accouchement prématurée (MAP).
Objectifs secondaires
Etape 1 : |
- Développement du dispositif médical et du kit de mesure des biomarqueurs d’intérêt
- Développement de l’algorithme
- Identification de potentiels nouveaux biomarqueurs
Etape 2 :
- Validation de l’ergonomie et de la facilité d’utilisation en vie réelle du DM-DIV PrediMAP
Etape 3 :
- Validation de la sensibilité et spécificité pour prédire l’accouchement à moyen terme (14 Jours), et l’accouchement prématuré.
- Evaluation du retentissement psychologique suite à la consultation aux urgences obstétricales pour MAP.
- Évaluation de l’impact économique de la prédiction de l’accouchement prématuré par le DM-DIV PrediMAP sur les coûts de la prise en charge des mères et nouveau nés
L’étude a démarré le 8 juin 2023 avec la 1ère inclusion. Il y a 829 inclusions au 22 novembre 2024