Tocolyse en cas de rupture prématurée des membranes avant 34 SA : un essai contrôlé randomisé en double-aveugle
Investigateur principal : Pr Gilles KAYEM, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris
Responsables scientifiques : Pr Pierre-Yves ANCEL, INSERM U1153, EPOPé, URC – CIC P1419 et Dre Elsa LORTHE, INSERM U1153, EPOPé
Coordinatrice : Mme Clémence Cabanne, Sage Femme recherche clinique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris
Promoteur : AP-HP
Source de Financement : PHRC National 2016 (Ministère de la Santé)
Justification scientifique
La rupture prématurée des membranes avant terme (RPMAT) complique 3% des grossesses et est à l’origine d’un tiers des accouchements prématurés. Il s’agit donc d’une cause majeure de mortalité et de morbidité néonatale, mais aussi de morbidité maternelle, notamment infectieuse. En cas de RPMAT entre 22 et 33 semaines d’aménorrhée (SA), une prise en charge expectative est recommandée, à condition que la patiente ne soit pas en travail, et qu’il n’y ait pas de signe de souffrance fœtale ou d’infection intra-utérine. Les recommandations internationales préconisent également d’administrer une corticothérapie et une antibiothérapie anténatales. En revanche, les recommandations concernant l’administration d’une tocolyse après une RPMAT sont très hétérogènes et peu étayées par la littérature scientifique. En théorie, la tocolyse, en réduisant la contractilité utérine, pourrait prolonger la grossesse et donc réduire les risques liés à la prématurité et à ses conséquences délétères, mais aussi permettre d’administrer une cure complète de corticoïdes, associée à une réduction de moitié des risques de morbi-mortalité néonatale. Cependant, la tocolyse pourrait prolonger l’exposition fœtale à l’inflammation et/ou à l’infection intra-utérine, potentiellement associées à une augmentation des risques de mortalité périnatale ou de morbidité à long terme, dont la paralysie cérébrale. Les recommandations françaises pour la pratique clinique ne tranchent pas en faveur ou en défaveur de la tocolyse en cas de RPMAT. Les pratiques de routine sont donc différentes en
Objectif principal :
Evaluer si l’administration d’une tocolyse pendant 48h suite à une RPMAT entre 22 et 33 SA permet de réduire la morti-morbidité périnatale.
Objectifs secondaires :
Evaluer l’impact de la tocolyse post RPMAT sur la prolongation de la grossesse, la morbidité maternelle et la morbidité néonatale mineure.
Design de l’essai
Essai randomisé contrôlé en double-aveugle, comparant deux bras de traitement dans lesquels les patients reçoivent par voie orale soit une tocolyse par Nifédipine soit un placebo (ratio 1 :1).
Population concernée
Femmes enceintes présentant une RPMAT entre 22 0/7 et 33 6/7 SA
Médicament expérimental :
Traitement d’attaque : Nifedipine 20 mg LP par voie orale, à T0 et T0.5 (càd 30 min), total=2×20 mg.
Traitement d’entretien : Nifedipine 20 mg LP par voie orale à T3, puis 1 comprimé toutes les 8h pendant 48h (càd T11, T19, T27, T35 and T43, total=6×20 mg)
Placebo expérimental
Placebo de Nifedipine 20 mg LP par voie orale, à T0, T0.5, T3, T11, T19, T27, T35 and T43
Nombre de sujets nécessaires
850 patientes
Nombre de centres
29 centres en France
Calendrier de l’étude
Durée des inclusions : 61 mois
Durée de participation : traitement 48h + suivi jusqu’à 2 ans d’âge corrigé
Durée totale de l’essais : 90 mois
Etat d’avancement
L’étude est en cours d’inclusion jusqu’au 6 novembre 2024;
Au 22 Janvier 2024, il y a 614 patientes incluses